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© Agatha Christie Limited
Enfance
Agatha Mary Clarissa Miller nait le 15 septembre 1890 à Torquay, dans le comté du Devon, dans le Sud-Ouest de l’Angleterre, au sein d’une famille aisée de la classe moyenne supérieure. Fait singulier, y compris à cette époque, c’est son père – un Américain – qui se charge de sa scolarisation à domicile. Sa mère Clara, excellente conteuse de son état, refuse que sa fille apprennent à lire avant l’âge de huit ans, si bien qu’Agatha, qui s’ennuie à mourir à la maison (troisième et dernier enfant, Agatha est arrivée sur le tard) apprend seule à écrire à l’âge de cinq ans.
Naissance de Poirot
C’est au cours de la Première Guerre mondiale qu’Agatha se tourne vers l’écriture d’histoires policières. Suite à un pari avec sa sœur et dans le but de s’évader de la monotonie de son travail (d’abord comme infirmière, puis quand l’hôpital ouvre un dispensaire, elle obtient son diplôme de pharmacienne de la Society of Apothecaries), elle se lance dans la rédaction de son premier roman, La mystérieuse Affaire de Styles, qui lui demande beaucoup de temps et plus encore pour trouver un éditeur. Elle élabore tout d’abord l’intrigue, avant de « trouver » ses personnages alors qu’elle prend le tramway à Torquay. Elle termine le manuscrit au cours des deux semaines de congés qu’elle passe au Moorland Hotel Haytor dans le Dartmoor. Elle met à profit sa toute nouvelle expertise en matière de poisons. Sa description de l’usage qu’en fait l’assassin est si saisissante qu’à sa parution, Agatha se voit accorder un honneur sans précédent pour une romancière : une critique dans le Pharmaceutical Journal.
Des débuts difficiles
Une fois Agatha rentrée du Grand Tour, la famille au grand complet s’installe dans une demeure baptisée Styles, dans la banlieue de Londres. Les temps sont durs pour Agatha – suite au décès de sa mère, elle se retrouve bien souvent seule à vider la maison familiale à Torquay et peine à écrire un nouveau roman pour le compte des éditions Collins. La relation entre Archie et Agatha, mise à mal par ces tristes épreuves, vole totalement en éclats quand Archie tombe amoureux de Nancy Neale, une amie de la famille avec qui il joue au golf. Archie, contrairement à Agatha, est un passionné de ce sport.
Un nouveau départ
Agatha a de longue date l’ambition de voyager dans l’Orient-Express. Elle monte à bord de ce train mythique pour la première fois à l’automne 1928. Une conversation autour d’un dîner la convainc de se rendre à Bagdad et de là, de pousser jusqu’au site archéologique de l’antique cité d’Ur. Sur place, elle se lie d’amitié avec le couple Woolley, qui supervise les travaux de fouilles. Invitée l’année suivante, elle fait la connaissance de Max Mallowan. Katherine Wooley demande à ce jeune archéologue de vingt-cinq ans, alors assistant de Sir Wooley, de bien vouloir faire découvrir le site à Agatha. Max Mallowan deviendra le second époux d’Agatha. Leur relation est forgée par le voyage – Max est capable de vivre à la dure, et Agatha aussi. Lorsqu’il rend visite à Agatha dans sa demeure familiale d’Ashfield, Max la demande en mariage la veille de son départ et ils convolent en justes noces le 11 septembre 1930 dans l’église St Cuthbert d’Édimbourg. Sur le tout nouveau passeport qu’elle a demandé pour sa lune de miel, Agatha se rajeunira de quelques années.
Max retourne aux fouilles des Wooley – pour la dernière fois seul – tandis qu’Agatha retrouve Londres et la littérature. Une routine annuelle des plus productives, entre voyages et écriture, ne tarde pas à se mettre en place pour Agatha et Max : l’été se passe à Ashfield avec Rosalind, Noël avec la famille de sa sœur à Abney Hall, la fin de l’automne et le printemps sur les fouilles et le reste de l’année à Londres et dans la maison de campagne du couple à Winterbrook, un petit hameau qui jouxte la ville de Wallingford dans le comté d’Oxfordshire.
Les années de guerre
Au cours de la Seconde Guerre, Max prend un poste au Caire – ses connaissances linguistiques lui permettent de concourir à l’effort de guerre tandis qu’Agatha, restée à Londres, continue à écrire tout en travaillant bénévolement comme préparatrice dans la pharmacie du University College Hospital.
Les dernières années
En 1945, avec le retour de Max et la fin de la guerre, Agatha prend la mesure des répercussions fiscales d’une œuvre désormais considérable. Âgée de 55 ans, elle se tourne vers un rythme de vie plus lent et se montre moins prolifique. La décennie des années 40, longue et déprimante, est marquée pour tout le pays du sceau du manque et de la pénurie. Le rationnement alimentaire ne prendra fin qu’en 1954.
À la fin de l’année 1946, un critique américain de Loin de vous ce printemps révèle que le nom de son autrice Mary Westmacott n’est autre qu’un pseudonyme, derrière lequel se cache Agatha Christie. Percée à jour, la romancière regrette la légèreté que lui offrait cet anonymat.
Au cours des années 1940 et 1950, les productions théâtrales de ses œuvres l’occupent au point de l’éloigner de l’écriture.
Agatha Christie apparaît pour la dernière fois en public en 1974 lors de la première de l’adaptation cinématographique de son roman Le Crime de l’Orient-Express, avec Albert Finney dans le rôle d’Hercule Poirot. Son verdict ? L’adaptation est bonne, avec néanmoins un petit bémol : les moustaches du célèbre détective sont trop discrètes.
Après une fabuleuse carrière et une vie très heureuse, Agatha s’éteint paisiblement le 12 janvier 1976. Elle est inhumée dans le cimetière de St Mary’s à Cholsey, près de sa demeure de Wallingford.
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