Comment le renouvellement d?un passeport permet d?avoir un point de vue totalement différent et finalement drôle de la vraie vie à Téhéran aujourd?hui. Voilà ce que nous offre le récit de Nahal Tajadod à partir d?une histoire authentique qui lui est arrivée en avril 2005. Pour obtenir le précieux document toute la folie, la générosité, l?humour d?un peuple pourtant sous une lourde emprise politique, apparaît dans une galerie de portraits plus surréalistes les uns que les autres. Deux photographes spécialistes de portraits islamiques lui présentent un médecin légiste qui troque des organes? Des femmes en noir attendent assises dans la rue l?ouverture des administrations? une maquerelle qui veut envoyer des filles à Dubaï? une grand-mère qui offre une poule vivante à un militaire implacable? un chauffeur qui s?indigne que l?on refuse « la bombe » à l?Iran alors que les Indiens et les Pakistanais - qui pourtant ont la peau plus foncée - la possèden? un technicien qui cache une parabole TV dans une marmite d?offrandes religieuses... un autocuiseur qui mérite une bénédiction?Une énumération qui a la fantaisie et la générosité désordonnée des souks orientaux où le rituel du târof ? qui consiste à d?abord refuser tout paiement - est infiniment plus vivant et précieux que la loi du talion, ou Hâfez côtoie Balzac avec un même appétit de vivre.Voilà l?Iran que nous fait découvrir Nahal Tajadod avec espièglerie et humour, et surtout avec l?immense tendresse d?une femme qui aime passionnément son pays et qui refuse l?image qu?on offre de lui.