Autour d’un incroyable trio va se dérouler avec fougue, brio, fantaisie, générosité et sous une plume aussi inspirée que drôle, l’histoire mouvementée du peuple iranien du début du XXe siècle jusqu’à quelques mois après la révolution de Khomeini.
« Le livre possède son avant et son après la révolution. Dans l'avant, il y a un homme politique, auteur d'une biographie de Victor Hugo, qui pourrait être un vieil ami de la famille. Dans cet avant, il y a aussi un heureux réalisateur de télé. Il est l'œil du livre, celui qui par sa nonchalance, son indécision, son charme et son inertie même pourrait, plus tard, faire un film de cet Iran-là. Lui aussi, je l'ai connu. Il était amoureux de ma mère.
Le livre est dominé aussi par une femme, originaire d'une tribu kurde, grande propriétaire terrienne dans le nord de l'Iran, dont le personnage est adapté de celui de ma mère. Sans ses terres, elle ne comprenait pas sa vie. Elle aime le réalisateur, mais à sa façon, dans la retenue la plus stricte. Ces trois personnages, comme d'autres, croyaient avoir les yeux ouverts et même grands ouverts. Ils se croyaient à la pointe de leur époque, en avance même, ils connaissaient les poèmes anciens aussi bien que les lois républicaines, l’avenir leur appartenait. Ils étaient chics, ils étaient cultivés, ils étaient assez riches, ils formaient des cercles fermés où ils ne voyaient et n'écoutaient qu'eux-même, insensibles aux mouvements profonds qui rongeaient la terre sous leurs pieds. Ils croyaient jouer un rôle de toute première importance dans la marche du monde, et le monde allait sans eux, et même contre eux.
La seconde partie du livre, après la révolution, passe vite, comme si les personnages principaux, ne vivaient plus, ou tout au moins de vivaient plus la vie pour laquelle ils avaient été programmés. Ainsi L’Honneur oublié des Ilkhan déroule, à propos de l'Iran, le spectacle de l'aveuglement de quelques-uns devant les surprises prodigieuses de l'Histoire de la fin subite d'un temps qui se croyait établi pour toujours. » Un grand livre.
« Le livre possède son avant et son après la révolution. Dans l'avant, il y a un homme politique, auteur d'une biographie de Victor Hugo, qui pourrait être un vieil ami de la famille. Dans cet avant, il y a aussi un heureux réalisateur de télé. Il est l'œil du livre, celui qui par sa nonchalance, son indécision, son charme et son inertie même pourrait, plus tard, faire un film de cet Iran-là. Lui aussi, je l'ai connu. Il était amoureux de ma mère.
Le livre est dominé aussi par une femme, originaire d'une tribu kurde, grande propriétaire terrienne dans le nord de l'Iran, dont le personnage est adapté de celui de ma mère. Sans ses terres, elle ne comprenait pas sa vie. Elle aime le réalisateur, mais à sa façon, dans la retenue la plus stricte. Ces trois personnages, comme d'autres, croyaient avoir les yeux ouverts et même grands ouverts. Ils se croyaient à la pointe de leur époque, en avance même, ils connaissaient les poèmes anciens aussi bien que les lois républicaines, l’avenir leur appartenait. Ils étaient chics, ils étaient cultivés, ils étaient assez riches, ils formaient des cercles fermés où ils ne voyaient et n'écoutaient qu'eux-même, insensibles aux mouvements profonds qui rongeaient la terre sous leurs pieds. Ils croyaient jouer un rôle de toute première importance dans la marche du monde, et le monde allait sans eux, et même contre eux.
La seconde partie du livre, après la révolution, passe vite, comme si les personnages principaux, ne vivaient plus, ou tout au moins de vivaient plus la vie pour laquelle ils avaient été programmés. Ainsi L’Honneur oublié des Ilkhan déroule, à propos de l'Iran, le spectacle de l'aveuglement de quelques-uns devant les surprises prodigieuses de l'Histoire de la fin subite d'un temps qui se croyait établi pour toujours. » Un grand livre.