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Une autobiographie

Agatha Christie

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Rééditée en format semi-poche, l'autobiographie de la reine du crime.
« Je suis censée m'atteler à un roman policier mais, succombant à la tentation naturelle de l'écrivain d'écrire tout sauf ce dont il est convenu, me voilà prise du désir inattendu de rédiger mon autobiographie. »
Publiée pour la première fois en 1977 en Angleterre, l'autobiographie d'Agatha Christie nous permet de rentrer dans l'intimité d'une femme au destin incroyable. Sacrée « reine du crime » de son vivant, elle connut un succès mondial avec ses oeuvres. Curieuse de tout, elle devait faire plusieurs fois le tour du monde, avec son premier mari, puis avec le second, un archéologue avec lequel elle partira le plus souvent pour l'Orient qui la fascine. On découvrira une femme à l'humour ravageur, qui raconte les drames de la vie avec simplicité, en particulier le naufrage de son premier mariage, mais aussi, ses souvenirs d'enfance, sa relation particulière avec sa fille, sa passion pour le suspense et la littérature. Mais ce que l'on retiendra surtout chez cette femme qui met si bien la mort en scène, c'est son admirable appétit de vivre.

Traduit de l'anglais par Jean-Michel Alamagny

Agatha Christie et L'Orient-Express

« Toute ma vie, j’avais rêvé de prendre l’Orient-Express. Souvent, en me rendant en France, en Espagne, en Italie, je l’avais admiré à quai, à Calais, et j’avais eu une envie folle de monter dedans ! »

Agatha Christie, Une Autobiographie

 

Agatha Christie eut toute sa vie le sens de l’aventure, elle qui avait sillonné le monde lors de son Grand Tour en compagnie de son mari Archie Christie en 1922, partant à la découverte de l’Afrique du Sud, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, de Hawaï et du Canada. Six ans plus tard, en quête d’une nouvelle équipée et suite au décès de sa mère adorée et de son divorce avec Archie, Agatha projeta un voyage dans les Antilles et en Jamaïque.

Deux jours avant le grand départ, Agatha dînait avec des amis à Londres. Elle était assise à côté d’un officier de marine, le commandant Howe, qui entreprit de lui raconter ses voyages dans la cité enchanteresse de Bagdad. Au fil du récit, Agatha se piqua d’intérêt pour l’Irak, si bien qu’en apprenant qu’elle pouvait s’y rendre à bord de l’Orient-Express, son sang ne fit qu’un tour. Le lendemain, elle se précipita dans les locaux de l’agence de voyages Cook pour annuler ses billets pour les Antilles et les remplacer par des billets pour le Simplon-Orient-Express qui la mènerait à Istanbul ; d’Istanbul à Damas ; et de Damas à Bagdad, où elle avait pour projet de visiter le site archéologique d’Ur, ainsi que la Syrie. Comme sa secrétaire Carlo s’inquiétait de ce qu’elle allait voyager seule au Moyen-Orient, Agatha lui fit la réponse suivante :

 

« C’est maintenant ou jamais. Ou bien je m’accroche à la sécurité de ce que je connais, ou bien je fais davantage preuve d’esprit d’initiative et je me jette à l’eau. »

 Agatha Christie

 

C’est dans cet état d’esprit que cinq jours plus tard Agatha Christie monta à bord de l’Orient-Express. Un nouveau chapitre de sa vie allait s’ouvrir, tandis qu’elle s’installait confortablement dans « le train de mes rêves », ainsi qu’elle le nommait. Dans son Autobiographie, elle se souvient que le voyage fut à la hauteur de toutes ses espérances, et inaugura la découverte d’un « monde complètement différent. »  Lors de ce premier voyage à bord de l’Orient-Express, Agatha Christie traversa les gorges et vallées spectaculaires en Yougoslavie et dans les Balkans, suivit des routes de campagnes où les paysans avançaient dans leurs charrettes pittoresques, longea la mer de Marmara en Turquie, et s’arrêta pour admirer les portes de Cilicie dans le coucher de soleil. Elle poursuivit son périple jusqu’à Bagdad, puis se rendit à Ur, où elle allait faire la connaissance de son second époux, Max Mallowan.

 

Agatha Christie devint une habituée de l’Orient-Express, n’hésitant pas à se munir à bord de sa machine à écrire lorsqu’elle accompagnait Max en voyage, ou lorsqu’elle lui rendait visite sur des sites archéologiques en Irak et en Syrie. C’est au cours d’un tel voyage qu’un incident eut lieu, qui allait inspirer l’intrigue de son roman Le Crime de l’Orient-Express. En 1931, Agatha voyageait seule à bord de l’Orient-Express lorsque le train s’immobilisa en pleine nuit après qu’un violent orage avait inondé les voies. Une lettre qu’elle écrivit à Max relate l’événement : « Mon chéri, Quel voyage ! Partis d’Istanbul sous un violent orage, nous avons roulé très lentement toute la nuit pour nous arrêter vers trois heures du matin. » L’orage se transforma en chute de neige, mais le train parvint finalement à reprendre sa route. Agatha arriva à destination avec deux jours de retard. Non seulement elle s’inspira de cet épisode, mais aussi de ses compagnons de voyage, pour composer Le Crime de l’Orient-Express – dont celui de Mrs Hubbard. Un autre événement du même ordre, qui avait eu lieu deux années plus tôt en 1929 lorsque l’Orient-Express fut pris dans une congère à quelque 80 kilomètres d’Istanbul, nourrit lui aussi l’intrigue du roman.

Dans ses mémoires, Max Mallowan relate un autre incident liant Agatha Christie à l’Orient-Express, et note : « Qu’elle ait survécu et pu écrire ce roman est un coup de chance » après qu’Agatha, glissant sur le quai verglacé de la gare de Calais, avait chuté sous le train ! Fort heureusement, un porteur à proximité l’aida à remonter sur le quai avant que l’Orient-Express ne se mette en branle.

Agatha Christie fit de nombreux autres voyages à bord de l’Orient-Express, dont elle écrivit : « il est sans conteste mon train préféré ».

 

© Agatha Christie Limited
Agatha Christie at Innsbruck Station, Austria c1930
Image © The Christie Archive Trust

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