Les « surdoués » fascinent : depuis trente ans, ils font l’objet d’une abondante littérature. Enviés pour leurs facultés, plaints pour leurs souffrances aujourd’hui reconnues, ils demeurent une énigme. Certes, on a identifié les caractéristiques psychologiques qui les réunissent : très fort désir d’autonomie, hypersensibilité, faible résistance à l’ennui, propension aux réflexions existentielles... Mais en dresser l’inventaire nous cantonne à une simple description, sans expliquer comment ces caractéristiques s’articulent aux capacités intellectuelles elles-mêmes. Reste alors à analyser le problème essentiel : pourquoi sont-ils « surdoués » ? Ce livre propose un renversement de perspective. Et s’il fallait, non pas considérer les aptitudes supérieures des « surdoués », mais plutôt se demander ce qui inhibe l’intelligence « normale » ? Et s’il n’y avait pas de « dons» particuliers, mais un type de positionnement psychique, un certain rapport au monde, qui produirait des résultats remarquables sans relever pour autant d’une faculté cérébrale ? En bout de ligne, que signifie vraiment « être intelligent »?
Poser cette question, c’est prendre le risque de porter sur nous-mêmes, mais aussi sur la société et les institutions, un nouveau regard. C’est une démarche audacieuse, tant philosophique que politique, et salvatrice en ce qu’elle redonne à l’humain toute sa profondeur.
Poser cette question, c’est prendre le risque de porter sur nous-mêmes, mais aussi sur la société et les institutions, un nouveau regard. C’est une démarche audacieuse, tant philosophique que politique, et salvatrice en ce qu’elle redonne à l’humain toute sa profondeur.