"Un écrivain dont je n'entends pas la voix et ne perçois pas les regards dans ces livres, il ne m'arrête pas". Ainsi parlait un libraire de grand aloi qui fut avec Louis Guilloux, Romain Rolland, Jean Guéhenno, Eugène Dabit et quelques autres, un des premiers à reconnaître le talent de Jean Gaulmier. Cinquante ans ont passé : l'auteur de "Terroir" et de "Matricule huit" s'est tu longtemps. Et voilà qu'il nous offre aujourd'hui un inédit échappé à l'autodafé de ses oeuvres, car il est peut-être du devoir d'un éditeur de s'interposer à trop de destruction. La littérature dans ce qu'elle a de plus grand, l'exige.
"Hélène ou la solitude" est l'histoire simple et poignante d'une petite Libanaise. Dans l'enthousiasme francophile de Beyrouth en 1919, elle épouse un sous-officier de spahis. Déracinement en France, allées et venues de Beyrouth à Strasbourg, de Damas à Deir Ez-Zor sur l'Euphrate, du désert de Syrie au désert hallucinant de Paris, et, partout, la même fatalité de portes battantes ouvertes sur le vide. Bref, une existence vécue dans l'attente d'un paradis inaccessible, au milieu d'un monde de passants tantôt fraternels. Orient et Occident, tragique ressemblance dans la solitude sans recours des êtres humains : telle est la réalité que Jean Gaulmier, qui a vécu un quart de siècle au Levant, évoque sans complaisance mais non sans émotion contenue dans ce livre qui prouve que la "poésie du vrai" n'est pas une formule vaine.
"Hélène ou la solitude" est l'histoire simple et poignante d'une petite Libanaise. Dans l'enthousiasme francophile de Beyrouth en 1919, elle épouse un sous-officier de spahis. Déracinement en France, allées et venues de Beyrouth à Strasbourg, de Damas à Deir Ez-Zor sur l'Euphrate, du désert de Syrie au désert hallucinant de Paris, et, partout, la même fatalité de portes battantes ouvertes sur le vide. Bref, une existence vécue dans l'attente d'un paradis inaccessible, au milieu d'un monde de passants tantôt fraternels. Orient et Occident, tragique ressemblance dans la solitude sans recours des êtres humains : telle est la réalité que Jean Gaulmier, qui a vécu un quart de siècle au Levant, évoque sans complaisance mais non sans émotion contenue dans ce livre qui prouve que la "poésie du vrai" n'est pas une formule vaine.