Chronique d'un mariage forcé
Martine et François... L'un et l'autre héritiers politiques de Jacques Delors, le père de Martine, ils se sont toujours au mieux ignorés, au pire durement affrontés. La haine tranquille de Martine trouve son origine dans une blessure intime, de celles qui nourrissent les inimitiés les plus tenaces. Les primaires socialistes ont été le théatre d'un ultime jeu de rôles, d'un combat feutré mais violent qui n'aurait jamais dû avoir lieu. Martine n'avait pas caché son peu d'envie de se présenter à la présidentielle. Quant à François, face à DSK, on le pressait de se retirer. À la faveur d'un époustouflant concours de circonstances, il assume un destin qui n'était pas le sien. Projetés dans une invraisemblable épopée, ils se sont retrouvés sur le perron du siège du parti pour un baiser de paix qui scellait plus une volonté commune de propulser la gauche au pouvoir que la fin d'un désamour.
Réalisateur d'un documentaire sur les primaires socialistes diffusé récemment sur France 5, Bertrand Delais a vécu dans les coulisses l'invraisemblable feuilleton au sein duquel se déchiraient ces deux purs produits de la Mitterrandie.